Passer au contenu principal

Transcription : Barry Tarr

Barry Tarr raconte ses souvenirs de l’incendie de Silver Creek comme si c’était arrivé hier.

<< Je m’appelle Barry Tarr, je suis un sergent d’état-major retraité de la GRC et j’ai collaboré avec la police pendant environ 37 ans. En juillet – août 1998 j’étais le sergent-major responsable du détachement de Salmon Arm, lors de l’incendie.

Le jour où la foudre a frappé par une journée nuageuse, ma femme, sa parenté et moi campions à Sandy Point dans mon  fifth wheel. Tout à coup la foudre a frappé et un peu de fumée est apparue dans la région de Silver Creek; à ce moment-là, il n’y avait rien pour nous inquiéter. Après 10 ou 15 minutes j’ai aperçu un avion d’observation et il y avait un peu plus de fumée alors j’ai réalisé que c’était le Service des forêts de C.B. de Kamloops qui venait pour voir ce qui se passait. Ils sont repartis et il y avait encore plus de fumée mais rien pour s’inquiéter.

La situation s’est aggravée et nous devions donc agir rapidement. Le Service des forêts était sur les lieux. Ils mettaient en pratique leurs connaissances et leurs capacités de lutte contre l’incendie et quelquefois la situation s’envenimait.

J’ai très vite réalisé que c’était pire que ce que je pensais et que ça me causerait peut-être des problèmes. Donc j’ai rencontré Dwayne Burdeniuk de la ville de Salmon Arm et Ken Tebo le chef des pompiers et nous avons eu plusieurs courtes rencontres et ce ne fut pas long avant que le Service des forêts se joigne à nous.

Nous avions des réunions quotidiennes à 7 h et 19 h pour discuter du développement de l’incendie. J’ai été vraiment impressionné par Jim Mottishaw, du Service des forêts de C.B. qui pouvait nous dire le matin quelle serait la température au fond de la vallée et dans les collines, l’étendue de l’incendie, de la croissance et de la diminution quotidienne et quelles mesures étaient prises pour le combattre.

J’ai été impressionné par leurs actions. Ce n’était pas de leur faute s’ils ne l’ont pas contrôlé immédiatement. Ils ont fait ce qu’ils pouvaient mais ce feu était dans une zone difficile d’accès, ce n’était pas sécuritaire d’y envoyer des hommes et de l’équipement.

Nous avons constaté que cet incendie était un peu plus étendu que nous anticipions et nous allions avoir à évacuer le secteur sud-est de Salmon Arm, c.-à-d. tout le côté sud de la Transcanadienne, à partir de la rue Shuswap ainsi qu’une petite partie de l’angle sud-ouest. Nous avons utilisé les auxiliaires de la GRC, la patrouille de citoyens, et nous sommes allés avertir tous les citoyens qui résidaient dans cette zone qu’ils auraient à évacuer  parce que nous ne savions pas comment l’incendie évoluerait.

J’ai réalisé que nous avions besoin de police supplémentaire. Notre détachement comprenait 18 membres en uniformes, et j’ai reçu l’aide de Enderby, Armstrong, Vernon, Kelowna, Kamloops, Vancouver. Ils patrouillaient certaines zones de la ville dans des véhicules de police pour s’assurer que les maisons évacuées ne soient pas vandalisées ou cambriolées. Ils ont fait un travail impressionnant. >>

Tarr devient émotif en se souvenant d’un oubli pendant son quart de surveillance.

<< Nous avons oublié d’évacuer une petite rue de quatre personnes, ça m’a vraiment troublé parce que j’en étais responsable même si rien n’est arrivé, je me suis promis que cela ne se reproduirait plus.

Nous avons reçu beaucoup d’aide de la communauté, des diverses organisations, des citoyens qui sont venus aider à la sécurité et fournir de la nourriture, à la caserne de pompiers où nous tenions nos réunions. Cela nous a vraiment aidé.

J’étais un peu dans l’embarras parce que ma résidence était évacuée ainsi que le poste de police, nous avons dû utiliser les cellules à Enderby parce que nous avions un prisonnier à incarcérer et le travail devait être fait.

En fin de compte, le Service des Forêts a fait un excellent travail pour s’occuper de tout cela et je suis sûr que Jim Mottishaw y était pour beaucoup.

J’étais très impressionné et j’ai appris énormément sur ce que les incendies peuvent faire, comment ils génèrent leur chaleur, leur propre température et d’autres situations effrayantes que je ne connaissais pas.

Un événement est arrivé à Silver Creek sur un petit lotissement de sept ou huit maisons. Le feu s’est propagé là, il a brûlé quatre d’entre elles et n’a pas touché aux autres. C’est difficile à expliquer, le Service des forêts ne pouvait pas me dire vraiment pourquoi. C’est précisément ce que le feu fait. C’est terrifiant.

Nous avons tenu le coup et quand ce fut fini j’ai réalisé comment la situation était terrible, et toute l’aide que nous avons reçue de la communauté. J’étais fier de dire que la communauté a pris en charge leur vie et leurs biens et nous n’avons eu aucun problème majeur. C’était probablement l’expérience la plus traumatisante au cours de mes années de service. J’ai enquêté sur de nombreux dossiers majeurs, certains très brutaux. Celui-ci m’a dérangé et cela fait dix-huit ans et je suis toujours très émotif quand j’en  parle parce que cet incendie aurait pu nous causer beaucoup plus de problèmes. Et nous avons fait ce que nous avons fait et je n’ai aucun regret. >>

 

 

Crédit vidéo :
Deborah Chapman
Salmon Arm Museum, vers 2015