Gatineau Valley Historical Society
Chelsea, Quebec

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The William Fairbairn House: A Witness to Change Along the Gatineau

 

 

TASSÉ, Joseph: La Vallée de l'Outaouais. Sa Condition Géographique ; ses Ressources Agricoles et Industrielles ; ses Exploitations Forestières ; ses Richesses Minérales ; ses Avantages pour la Colonisation et l'Immigration ; ses Canaux et ses Chemins de Fer. Montréal, Eusèbe Senécal, Imprimeur-éditeur, 1873, 58 p.

Extracts, pp. 15-18:

"Déjà plusieurs chapelles sont élevées de distance en distance dans la partie où les missionnaires font le service religieux d'une manière fort régulière. On peut donc espérer qu'à une époque qui n'est peut-être pas très éloignée, le canadien qui remontera la Gatineau sentira son coeur palpiter d'allégresse à la vue des églises et des clochers qu'il apercevra sur les deux rives et qu'il saluera avec amour et consolation. "

Il y a maintenant des établissements canadiens à cent milles en haut de la Gatineau, et on trouve de distance en distance plusieurs paroisses assez importantes. En laissant Hull par le chemin de la Gatineau, on remarque bientôt à droite la scierie de M. Walsh, qui occupe beaucoup de mains. Quelques milles plus haut se trouve le joli village de Chelsea, qui doit en grande partie sa prospérité aux magnifiques moulins à scie de MM. Gilmour et Cie. La population des environs se compose d'anglais, d'écossais, d'irlandais et de canadiens. Plus haut est situé le florissant village de la Pêche, le principal dépôt de bois de MM. McLaren et Cie. On remarque à la Pêche de jolis magasins, des moulins à farine, à carder, une manufacture d'étoffes de laine et plusieurs ateliers. La paroisse franco-canadienne de la Pêche est enclavée, en arrière, à l'ouest, dans le township de Masham.

Les deux paroisses irlandaises de Wakefield [Wakefield North] et Lowe se trouvent un peu plus loin. Le township voisin est celui d'Aylwin, peuplé d'écossais, d'anglais et d'irlandais. Les canadiens forment du côté est un noyau de population sur les bords des lacs Ste Marie et du Poisson Blanc. Ils sont aussi en grande majorité dans les townships de Wright, Bouchette, et Cameron, où ils forment la paroisse de la Visitation, appelée ordinairement Victoria Farm, et la paroisse de St. Gabriel, connue sous le nom de Six Portages. Le village de la Visitation progresse rapidement.

Les derniers townships habités sont ceux de Maniwaki, Rensington, Egan et Aumond, qui ont pour centre principal le village du Désert. Celui-ci est encore à son berceau, mais il prend beaucoup d'importance. Il est situé à 90 milles de l'Outaouais, et il est l'entrepôt du commerce du bois de trois puissantes compagnies : MM. Gilmour, Hamilton, Bennett et Gouin. Il s'y fait un commerce de fourrures considérable. La population blanche est presque exclusivement canadienne et irlandaise. Le Désert est aussi un lieu de mission des Algonquins des rivières Gatineau, Coulonge et du Lièvre.

Les PP. Oblats sont venus les premiers planter hardiment le drapeau de la foi à côté de celui de la colonisation dans cette localité, alors qu'elle était encore à l'état sauvage. Ils y ont construit une magnifique église en pierre blanche avec une tour énorme, surmontée d'une statue de la Sainte Vierge. Les Soeurs Grises d'Ottawa y ont établi un couvent fréquenté par environ 80 élèves, et qui produit les meilleurs résultats religieux et intellectuels.

[...].

Le gouvernement a construit, à grands frais, un chemin sur la rive gauche de la Gatineau pour relier tous les établissements échelonnés sur la rivière. Les premiers quarante milles depuis Hull sont macadamisés.

La majorité des habitants de la Gatineau sont canadiens-français ; bon nombre y ont des établissements prospères et vivent même dans une plus grande aisance que beaucoup de cultivateurs de nos anciennes paroisses bas-canadiennes. Ils ne sont pas gênés ici par l'espace et ils peuvent agrandir à volonté, leur domaine.

Car les terres sont à un bon marché extraordinaire ; on peut acquérir cent arpents de terre à raison de $30 payables en cinq versements de $6. Elles sont, de plus, d'une fécondité étonnante. Maints terrains donneront un rendement de 15, 20, 25, 30 et jusqu'à 40 minots par arpent ; le blé, le seigle, l'orge, l'avoine et les pois viennent abondamment. Le sol produit également toute espèce de céréales et de légumes. Il n'y a en cela rien d'étonnant, car les établissements les plus reculés se trouvent sous la même latitude que les Trois-Rivières. Les pâturages sont excellents. On peut même comparer la fertilité du sol de la Gatineau à celle des États de l'Ouest les plus renommés. De l'avis de personnes bien entendues, la région de la Gatineau est préférable aux terres si vantées des cantons de l'Est.

Les colons peuvent écouler facilement leurs produits, à des prix élevés, dans les vastes chantiers en opération sur la Gatineau, qui en font une énorme consommation. De plus, ils peuvent également travailler à la coupe de bois durant l'hiver et gagner de bons gages : trente piastres et plus par mois. Un homme avec un attelage reçoit même de $2 à $3 par jour. Le prix de la main d'oeuvre dans les chantiers ne fait qu'augmenter et n'a jamais été aussi élevé que cette année.

[...].

Au lieu de prendre le bâton de pèlerin et s'expatrier aux États-Unis pour souvent y végéter et perdre leur foi, les cultivateurs des vieilles paroisses de la Province de Québec, qui ne peuvent tirer des revenus suffisants de leurs terres épuisées, ne pourraient mieux faire que de se diriger vers la Gatineau, où ils pourront en peu d'années devenir propriétaires de belles étendues de terrains. [...]."

 

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